BIEUZY

La pierre sonnante de Gildas.
Enclavé sous un énorme rocher dominant le Blavet, le précaire oratoire ermitage à deux chapelles jumelées accueillit saint Gildas (voyez Houat et St-Gildas-de-Rhuys), et son disciple présumé Bieuzy. Le premier dormait dans une anfractuosité du rocher, juste à coté de la chapelle dans laquelle vous verrez une pierre plate d’origine mystérieuse qui aurait servi de cloche pour appeler les fidèles à l’office. Gildas la percutait comme un gong avec les deux galets de taille différente posés dessus.

Le crane fendu.
Bieuzy a laissé son nom au village car il fut l’auteur d’un curieux miracle. Ecoutons ce qu’en dit l’hagiographe Missirien : « Un jour de fete que Bieuzy était prèt à dire la sainte messe, un serviteur du gentilhomme voisin lui vint dire que son maitre le mandait de venir tout à l’instant pour guérir ses chiens qui étaient tout enragés depuis la nuit précédente. Le bon saint lui répondit qu’il lui fallait dire la messe au peuple qu’il attendait, mais qu’incontinent après, irait trouver son maître… Le valet, qui s’en retourna en colère, alla dire à son maître que le saint n’avait pas daigné venir, et tout plein de paroles contre ce bon saint qui émurent tellement ce gentilhomme, qui d’ailleurs était très vicieux, qu’il vint en furie jusqu’au lieu ou était le saint qu’il trouva à l’autel et achevait sa messe. Le gentilhomme porta au saint un coup de coutelas sur la tête qui la lui fendit par la moitié. Son assassinat « achevé », le misérable tyran se retira à sa maison et trouva que tous ses chevaux et autres bestiaux étaient tous enragés aussi bien les chiens qui déchirèrent leur maître et ses serviteurs, en sorte qu’ils moururent tous ». Au-dessus de l’abside de l’église paroissiale, une girouette représente la scène du meurtre. A l’entrée du bourg, sur la route de Melrand, la très belle fontaine du XV è S. est fréquentée dit-on par les chiens enragés qui viennent y boire l’eau dans l’espoir de guérir. Si vous-mêmes, avez une rage… De dents, vous ferez le tour de l’édicule la bouche pleine d’eau.